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Textes sur différents sujets d'histoire

En complément de nos différents recueils accompagnant notre jeu-concours,  nous vous proposons ici une sélection de textes ou mini-recueils réalisés par le Comité Ti-Jo Mauvois sur différents sujets d'Histoire de la Martinique et de la Caraïbe.

Nous vous en souhaitons bonne lecture

  • Gaston MONNERVILLE : le connaissons-nous vraiment ?

    CHARLES, FRANCOIS, GASTON MONNERVILLE (1897-1991)

    Gaston Monnerville : brillant orateur, excellent avocat, homme politique ainimé de solides convictions en faveur de l'humain et, enfin, résistant luttant pour la défense universelle des valeurs qui construisent la dignité de l'individu, en dépit de sa couleur de peau, de ses croyances, de ses origines. Un humaniste en somme...

    Une occasion de mieux le connaître grâce à la brochure réalisé par le Comité Ti-Jo Mauvois) que nous vous proposons ci-dessous :

    Gaston monnerville 1897 1991gaston-monnerville-1897-1991.pdf (2.79 Mo)

     

  • 22 Mai 1848 - 22 Mai 2020

    22 mè – Nonn pete chin-n

    Voici donc la vérité : nos ancêtres se sont libérés eux-mêmes. Sé pa piès schoelchè ki libéré neg. Lè décré schoelchè-à-rivé, nou té za gain libèté assi lanm coutla !

    22 mai : Matnik doubout !

    Pendant ce temps, l’insurrection s’étend à toute l’île. Dès la matinée du 22 mai, le travail a cessé sur les habitations du sud. Les esclaves du Robert et du François se concentrent au Vert-Pré en vue de marcher sur la plaine du Lamentin. A la Grand’ Anse (Lorrain), à Trinité, les esclaves des ateliers et du bourg se soulèvent. Au Lamentin, à Sainte-Marie, au Marin, à Rivière-Pilote, au Gros-Morne, le mouvement s’amplifie. A Fort-de-France, les événements se précipitent : à l’annonce de l’arrestation de Jean Bouliki, le peuple se masse près de la prison pour réclamer sa libération : « Si zot pa ladjé-y, zot ké oué ! Nou ké fé tout neg bitasion dessan ! »

    Au Lamentin, les ateliers se préparent déjà à marcher sur Fort-de-France

    23 mai : la victoire

    Le soir du 22 mai, venant de Fort-de-France, le gouverneur Rostoland débarque à Saint-Pierre au milieu d’une foule immense armée de coutelas et de piques de bambou. Une foule qui manifeste son impatience et sa détermination. Le lendemain, à Saint-Pierre, pour éviter une déroute totale, le gouverneur cède : il signe à 3 heures de l’après-midi le décret qui abolit l’esclavage à la Martinique.

    Gouadeloup

    Dans le même temps, les choses se précipitaient à la Guadeloupe. Les esclaves prenaient eux aussi leur sort en main. Aussi, à l’annonce des événements de la Martinique, le gouverneur de la Guadeloupe comprend immédiatement qu’il lui faut céder. Il décrète lui aussi l’abolition le 27 mai 1848.

    Extrait de Chimin libèté, Histoire des Antilles, Supplément au journal Jingha,

    Imprimerie Les imprimeurs libres, Paris, 1976

    NDLR (23 mai, la victoire) - "... Le gouverneur arrive à 8 heures du soir, il signe l'arrêté d'abolition dans la nuit lors de la réunion du Conseil Privé. Le décret est affiché le lendemain, 23 mai à 6 heures du matin".

    Dans toute l’île la révolte

    La Martinique tout entière était debout. (…) Au Lamentin, les ateliers se préparaient à épauler les manifestants de Fort-de-France. C’est alors que de Saint-Pierre arrive un émissaire du gouverneur annonçant l’abolition de l’esclavage. Partout la grande nouvelle provoqua une immense explosion de joie. Les maisons se pavoisèrent aux trois couleurs. D’énormes cortèges parcouraient les rues en criant « Vive la liberté ». La lutte des esclaves martiniquais avait mis fin à deux siècles de fouet, de larmes et de sang.

    Une Révolution, acte de naissance du peuple martiniquais

    L’insurrection de mai est à tous points de vue une Révolution martiniquaise. Elle n’a pas été une révolte spontanée, anarchique, imprévue. Elle est l’aboutissement d’un processus révolutionnaire : le point culminant des luttes de classes qui se sont développées dans la première moitié du XIXème siècle.

    Révolution consciente, organisée.

    La volonté nettement exprimée d’aller jusqu’au bout dans une épreuve décisive, pour imposer la liberté, la coordination et le caractère discipliné des actions le prouvent. (…).

    Une véritable Révolution qui marque la fin d’une période historique, la fin d’un système économique et social ; Révolution parce qu’elle a concerné l’ensemble des classes de la société martiniquaise et provoqué des changements fondamentaux.

    A la société esclavagiste, fondée sur la propriété de l’homme par l’homme, sur la domination économique et le pouvoir politique exclusif des maîtres d’esclaves blancs, va se substituer une société nouvelle de type capitaliste. (…)

    Le 22 mai 1848 est l’évènement le plus important de l’histoire de la Martinique, car il marque l’acte de naissance du peuple martiniquais.

    Armand NICOLAS, Histoire de la Martinique, des Arawals à 1848, Tome 1,

    Editions l’Harmattan, 1997

    Après l’esclavage, la blessure

    Trois siècles de déshumanisation sauvage, de turpitudes racistes, entérinées par l’Eglise, instrumentalisés pour ce qui est de la France autour d’un « Code Noir » destiné à diminuer la cruauté des châtiments, et qui lui-même codifie l’horreur.

    Pour l’Eglise, ils n’avaient pas d’âme ! Cette souffrance terrestre, le sacrifice ultime, étant le prix de la Rédemption.

    Pour les grandes familles négrières de Bordeaux, Nantes ou La Rochelle, ils étaient des bêtes de somme, corvéables à merci, pire, des meubles que l’on pouvait vendre à l’encan, des choses que l’on pouvait facilement imaginer perdre ou gagner, vendre ou acheter et qui s’appréciaient en terme de capital, sans souci pour la puanteur des fonds de cales.

    Pour le planteur des colonies, ils étaient une marchandise spéculative, que l’on devait rendre la plus rentable possible, même si pour cela il fallait éloigner le frère de la sœur, le fils de la mère ! et châtier durement ces Congos, Mandingues, bossales…

    Pour les puissances esclavagistes, France, Espagne, Portugal, Angleterre, Pays-Bas, Danemark, Suède… c’était, face au lucratif comme du café, du sucre, des épices, outre la possibilité d’enrichissement, la domination et le partage d’une Amérique qui avait vu l’anéantissement de quelques millions d’Indiens.

    Pour l’Afrique, où l’esclavage captif existait chez certaines tribus de la côte (l’esclave s’intégrait dans la famille ou le corps social au bout d’une ou deux générations), ce fut l’arrachement, la déchirure, une plaie béante, une fuite de ses entrailles vers un inconnu insoupçonné. L’Afrique n’a jamais pu prendre l’ampleur du désastre de l’autre bord. Jamais elle n’a pris conscience de la dimension économique d’une traite qui après une ponction de plus de trente millions d’hommes et de femmes l’a laissée, exsangue, meurtrie, divisée, prête à subir le joug de la colonisation.

    Serge CHALONS, De l’esclavage aux réparations, Comité Devoir de Mémoire – Martinique, Editions Karthala, Nouvelle édition de 2017

     

     

     

    « Aucun faste commémoratif ne pourra remplacer la transmission rigoureuse des repères historiques aux nouvelles générations antillaises et guyanaises. Où sont nos manuels d’histoire ? De quels outils disposent nos éducateurs ? Quelles institutions encouragent les réels efforts consentis par nombre de nos enseignants confrontés encore aujourd’hui à « l’abîme d’ignorance ». Le problème est éducatif avant d’être commémoratif. Telle nous semble être la question que pose aujourd’hui toute démarche sincère de remémoration ».

    Georges Bernard MAUVOIS, Un complot d’esclaves, Martinique, 1831,

    Editions Les pluriels de Psyché, 1998

     

     

  • Découvrons ou redécouvrons Félix EBOUE

    CES DERNIERS JOURS DE MAI, DECOUVRONS OU REDECOUVRONS FELIX EBOUE

    Le mois de Mai est le mois du souvenir et de diverses commémorations : Félix Eboué est mort le 17 mai 1944 et a été panthéonisé le 20 mai 1949.

    Une occasion  de mieux le connaître grâce à la brochure que nous vous proposons ci-dessous 

    Felix eboue un gouverneur guyanais aux antillesfelix-eboue-un-gouverneur-guyanais-aux-antilles.pdf (2.46 Mo)

     

     

  • 8 mai 1945 - 8 mai 2020

    8 mai 1945 - 8 mai 2020 - 75ème anniversaire de la fin de la 2ème guerre mondiale

    Nous vous proposons ici deux textes relatifs aux évènements du 8 mai 1945 :

    - en France, la capitulation et la reddition sans conditions de l'armée allemande nazie avec un texte d'Armand Nicolas "Les combattants de la liberté"

    en Algérie, notamment à Sétif, ou, ce même 8 mai 1945, des dizaines de milliers de manifestants étaient massacrés pour avoir cru en la reconnaissance de cette France qu'ils ont contribué à libérer et pour avoir organisé des manifestations pacifiques en brandissant le drapeau du Parti du peuple algérien. 

    8 mai 1945 combattants de la liberte8-mai-1945-combattants-de-la-liberte.pdf (212.33 Ko)

    Les deux rives du 8 mai 1945les-deux-rives-du-8-mai-1945.pdf (200.59 Ko)

     

  • L'église catholique : le ralliement au régime de Vichy et le soutien à ses représentants locaux

    Le régime de Vichy fut représenté aux Antilles françaises par un haut-commissaire, l'amiral Robert basé en Martinique et les gouverneurs Sorin en Guadeloupe, Nicol en Martinique. Les églises locales ont considéré le Maréchal Pétain comme celui qui devait permettre à la France de renouer avec ses valeurs chrétiennes.

    Ci-dessous : un extrait de l'ouvrage d'Emmanuel Jos "L'eglise catholique aux Antilles françaises, de Christophe Colomb à nos jours - De la catholicisation à l'évangélisation" paru aux Editions l'Harmattan

    L eglise catholique le ralliement au regime de vichy et le soutien a ses representants locaux emmanuel josl-eglise-catholique-le-ralliement-au-regime-de-vichy-et-le-soutien-a-ses-representants-locaux-emmanuel-jos.pdf (1.49 Mo)

     

     

  • 8 mai 1920 - Naissance du journal Justice

    8 mai 1920 la creation du journal justice8-mai-1920-la-creation-du-journal-justice.pdf (1.33 Mo)

    Le journal « Justice » et l’Antan Wobè

    Quand le Parti Communiste a été interdit peu avant et pendant la guerre, les journaux communistes, dont Justice, ont été interdits. Il est avéré que René Ménil, avec - parfois Georges Gratiant - ont publié Justice clandestinement. Le journal de 1939 à 1943 (Application du gouvernement de Vichy par le Haut commissaire aux Antilles : l’amiral Robert de 1940 à 1943) prenait la forme d’une page dactylographiée par Anaïs, la sœur de René Ménil qui était une communiste acharnée (cela se faisait et se vendait dans la petite boutique au 33 de la rue Schœlcher à Fort-de-France tenue par les deux sœurs Ménil (Anaïs et Charlotte). 

     

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  • Procès de l'Amiral Robert : Aimé Césaire témoin à charge

    LES TEMOINS AU PROCES DE L'AMIRAL ROBERT DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE

    A 17h30, commence le défilé des témoins. Un amiral actuellement en Indochine est excusé, puis vient un Martiniquais, M. Aimé Césaire qui représente Robert comme un dictateur, adversaire de la République. "Le régime de l'amiral Robert, conclut-il, présente un bilan désastreux sur le plan moral, politique et économique".

    Devant la haute cour de justice proces de l amiral robertdevant-la-haute-cour-de-justice-proces-de-l-amiral-robert.pdf (1.56 Mo)

  • Une traversée littéraire, humaine, historique de l'atlantique nord durant l'antan Wobè

    Monsieur Philippe Charvein, professeur de français, nous propose (dans le ficher PDF ci-dessous, un compte-rendu et une analyse de sa lecture du roman d'Adrien Bosc intitulé "Capitaine". 

    Capitaine adrien bosc regard de philippe charveincapitaine-adrien-bosc-regard-de-philippe-charvein.pdf (577.2 Ko)