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Armand Nicolas - 1925-2022

Armand NICOLAS
28 janvier 1925 - 26 janvier 2022

Professeur, historien, militant communiste (Secrétaire général du Parti communiste martiniquais de 1963 à 1990)

 Né le 28 janvier 1925 à Nice (Alpes Maritimes), Armand Nicolasl  a 7 ans quand, à la mort de son père, il rejoint la Martinique avec sa mère. Il a effectué ses études au lycée Victor Schoelcher à Fort-de-France où il a obtenu son baccalauréat en 1942. Aimé Césaire, qui fut son professeur de lettres, lui demande d'écrire un article historique sur la Martinique dans la revue Tropique et ce fut la première pierre de son engagement ultérieur.

Après la guerre il fut envoyé au Maroc pour y terminer ses études (1943-1944) et fut intégré dans l'armée jusqu'à la fin  de la guerre. C'est là que, jusqu'alors gaulliste comme sa famille, il découvrit vraiment le colonialisme et que ses idées d'une "France généreuse libérant les peuples coloniaux" s'effondrèrent.


Dès le début des années 1950, il milite au Parti communiste aux côtés d'Aimé Césaire. Intégré au Comité de rédaction du journal de la fédération, Justice, il succéda à René Mesnil à la rédaction en chef du journal. Il deviendra par la suite secrétaire général du Parti communiste martiniquais, de 1962 à 1990. Considéré comme faisant partie du "noyau dur" du Parti communiste martiniquais au début des années 1960, il a fut condamné à 1,5 millions de francs d'amende, un an de prison avec sursis et la déchéance à vie de ses droits civiques avant d'être muté d'office en métropole en Août 1961, en application de l'ordonnance Debré du 15 octobre 1960 visant les fonctionnaires des départements d'outre-mer en raison d'un "comportement de nature à troubler l'ordre public". Une mutation à Arles qu'il a refusée et qui lui a valu d'être révoqué de l'Education Nationale. Il ne put reprendre son enseignement au lycée Schoelcher qu'en 1975, après l'amnistie de 1974.

Il a beaucoup oeuvré à la connaissance, la diffusion de l'Histoire et la promotion de la culture martiniquaise. Il a été dans la génération d'après-guerre, un des premiers historiens martiniquais à se pencher sur l'histoire de son pays. Par son implication, sa volonté de dire la vérité et de transmettre, il a largement contribuer à éveiller les consciences, à oeuvrer pour la connaissance de notre histoire. La première de ses convictions était que la bataille pour l'émergence de la conscience d'un peuple ne peut être gagnée sans la connaissance de sa véritable histoire.

Il a produit de nombreux travaux d'historien dont La révolution anti-esclavagiste de mai 1848 à la Martinique  qui permet de mettre en exergue la lutte héroïque des esclavisés pour accéder à leur liberté, ouvrage qui a permis d'entamer la revendication de la date commémorative du 22 mai 1848. 

Entre 1996 et 1998, il s'est consacré à la publication de son ouvrage Histoire de la Martinique en trois tomes. Une oeuvre très importante dans la compréhension de l'Histoire de la Martinique, sur plusieurs périodes, des Arawaks à la Seconde guerre mondiale. Cet ouvrage lui a valu d'être lauréat du  Prix Frantz Fanon  en 1996, prix récompensant un auteur martiniquais et ayant pour objectif de prendre en compte et valoriser la richesse des productions littéraires.

Il a accepté, sans difficulté, d'être le Président d'honneur de la 1ère édition de notre jeu-concours d'Histoire en 2015.

Pour en savoir plus :
- site Le Maitron - Dictionnaire biographique du mouvement social et ouvrier - https://maitron.fr/spip.php?article147165
- site  Youtube -  OLIWON LAKARAYIB -  Pourquoi commémore-t-on l'abolition de l'esclavage en Martinique le 22 mai ?

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